Lexique
M1
Apple, conceptrice du M1, ou la pomme en pleine innovation (crédit Sherwin Sibala)
Le Apple M1 est un SoC, entendez par là un microprocesseur tout intégré qui se suffit à lui-même, à l'opposé des microprocesseurs classiques, qui font appel à d'autres puces spécialisées pour fonctionner.
Bien sûr tout cela n'est pas nouveau ; initiée par ARM, cette architecture peu gourmande en énergie a conquis le monde de l'ultramobilié informatique depuis 10 ans, smartphones et tablettes en tête.
La première nouveauté, c'est que ce SoC-là est conçu pour animer une gamme complète d'ordinateurs, de plus modeste au plus puissant ; la seconde, c'est que ces ordinateurs sont des Mac !
Et cela n'a l'air de rien, mais pour ses ordinateurs, le constructeur de Cupertino se fournissait auparavant chez Intel, qui parie sur une autre architecture, le X86 CISC (un jeu d'instruction dit complexe) qui fait les beaux jours de l'informatique depuis 1972 ! Or, le nouveau M1 est bâti autour d'une architecture RISC (un jeu d'instruction dit réduit) ce qui implique à terme, une réécriture de l'ensemble des logiciels conçus pour fonctionner sur Mac...
Avant cela, pour gérer l'existant, il y a Rosetta 2, un émulateur intégré à MacOS chargé d'interpréter, à la volée, les instructions pour les traduire en langage compréhensible par la nouvelle architecture du M1, ce qui introduit souvent des baisses de performances et des problèmes de compatibilité.
Dans l'histoire de la marque, c'est la troisième fois que les utilisateurs de Mac endurent une migration de cette envergure : la première, en 1994, avec le passage des Motorola 68 K (CISC) vers les IBM Power PC (RISC). La seconde en 2009 avec le basculement vers le X86 d'Intel (CISC) et la dernière en date fin 2020, avec le M1, RISC à nouveau !
Alors pourquoi une telle valse ? En premier lieu, prendre le contrôle d'un maillon essentiel de la production de ses ordinateurs, comme déjà réalisé avec les iPhone, ce qui fut plutôt bien réussi...
Ensuite, un certain flair, car l'architecture X86, bien que toujours puissante, semble moins adaptée aux produits actuels, à moins qu'Intel ne se soit trop longtemps reposé sur ses lauriers...
Et puis, un désir qui transparait : réunir les produits ultramobiles (smartphones et tablettes dotés d'une puce Cortex Apple sous licence ARM) et les ordinateurs de la marque, qui pourront ainsi partager l'ensemble de leurs applications, étendant du même coup l'écosystème d'Apple.
Alors, que propose techniquement le nouveau SoC M1 ?
Un superbe travail d'intégration qui affiche nombre de tendances actuelles, comme les cœurs de puissance différenciés et la mémoire unifiée, notamment.
Techniquement, en attendant des modèles plus performants déjà annoncés, les chiffres bruts ne sont pas ébouriffants, surtout sur la partie CPU : 8 cœurs au total, 4 à haute performance, 4 à haut rendement, traduisez ceux qui seront utilisés quand la puissance n'est pas requise, économisant de l'énergie tout en dégageant moins de chaleur. La partie graphique (8 cœurs elle aussi) est assurée par un GPU intégré, tout comme celle dédiée aux calculs d'intelligence artificielle, le Neural Engine (16 cœurs) qui semble capable de traiter 11 trillions d'opérations par seconde, selon les chiffres d'Apple...
Plus contraignant et peu documenté, la limite de mémoire vive fixée à 16 Go (de surcroit partagée entre tous les éléments, mémoire unifiée oblige !) sur les premiers ordinateurs équipés de la puce M1, une limite guère compréhensible, mais acceptable pour la plupart des utilisateurs, à l'exception de certaines catégories de professionnels et de passionnés qui pourront, eux, bientôt bénéficier d'évolutions plus puissantes sous la forme d'un M1 Pro, voire MAX.
Toutefois, au-delà des chiffres, le tour de force d'Apple et à saluer : on peut ne pas aimer les mémoires soudées donc limitées, la politique tarifaire et les restrictions imposées par Apple sur ses systèmes d'exploitation, force est de constater qu'Apple ose le changement, même profond, même d'envergure, et dispose des moyens pour cela, comme en témoigne les excellentes performances initiales du SoC M1 apellées à évoluer rapidement...
Alors où qu'il soit, et pour la première fois peut-être depuis le lancement de l'Apple Watch, Steve Jobs doit sourire en regardant l'évolution d'Apple, toujours capable de tracer une voie, ou du moins d'essayer, alors que tant d'autres se contentent de suivre...
Mentions légales
Les images présentes dans ce lexique informatique sont acquises auprès de la société Getty Images, en licence Creative Commons ou Wikimédia Commons.
Les images illustrant des produits sont mises à disposition par les fabricants et sont supposées libres de droits à des fins promotionnelles ou informatives.
Si, malgré nos précautions, une image devait poser problème à quiconque, après vérification des prétentions adressées à SOS PC 24/24, elle serait immédiatement retirée de notre site.
Ce dictionnaire informatique est en libre consultation. Il n'en est pas moins protégé par les droits d'auteur en vigueur sur le territoire helvétique.
La reproduction de tout ou partie de son contenu est donc soumise à autorisation écrite de SOS PC 24/24.
une création WEB4 2024 - agence web & annuaire site genève dernière mise à jour: mardi 05 novembre 2024