L'imposant quartier général d'Intel, à Santa-Clara, en Californie.

Grand parmi les grands, le fondeur américain Intel Corporation est l'un des premiers fabricants mondiaux de microprocesseurs, loin devant tous les autres dans le monde des ordinateurs PC, AMD et ARM compris.

Fondée en 1968 à Santa Clara, en Californie, par Gordon Moore, Robert Noyce et Andrew Grove, trois docteurs en physique et chimie, c'est Intel qui, une année plus tard, inventa le microprocesseur moderne avec le 4004.

En 1971 suit la mise au point de l'Intel 8008, premier microprocesseur commercialisé à large échelle par la firme ; il faut cependant attendre 1978 pour que naisse la famille 8086 dotée du jeu d'instruction X86, le fondement du compatible PC tel que nous le connaissons aujourd'hui, et moteur de l'informatique depuis plus de 50 ans !

Depuis cette date, Intel n'a cessé de progresser à marche forcée, ce qui étouffa longtemps la concurrence, même si cette dernière se redresse actuellement avec des produits très avancés, orientés vers le marché mobile.

Égrenant les succès, comme la famille de microprocesseurs X86 (286, 386, 486) celle du fameux "Pentium" exploitée pendant dix ans, jusqu'à la version 4. Le standard "Centrino", cher aux ordinateurs portables, et enfin, la génération actuelle, l'architecture Core, qui vit l'avènement des cœurs multiples au sein d'une même puce.

Sans oublier les déclinaisons à vocation professionnelle, comme l'architecture Itaniun et Xéon scalable, souvent au sommet des tests, notamment grâce à leurs performances.

En 2011, tous systèmes d'exploitation confondus, Intel détenait 80.8 % du marché des microprocesseurs X86.

En 2020, cette part est en baisse, car son seul rival crédible sur ce marché, AMD, surfe sur la vague du Ryzen, un CPU rapide et innovant qui li valut une forte progression mondiale.

La firme est également en pointe dans le domaine des solutions de cloud computing, et fabrique aussi de nombreuses puces spécialisées, comme des modems 5G, ou encore des composants de cartes-mères revendus à d'autres fabricants.

Notons qu'actuellement, Intel entame un virage forcé vers un secteur qu'il n'avait pas vu arriver, celui des SoC (System on Chip) ces microprocesseurs tout-en-un intégrés qui font les beaux jours de ARM et Nvidia en équipant tablettes et smartphones, un marché en très forte croissance, contrairement à celui du PC, qui stagne quelque peu même s'il demeure conséquent.

De même, le marché GPU spécialisé dans l'IA a été quelque peu délaissé par le fondeur de Santa, laissant Nvidia se tailler la part du lion, suivie de loin par AMD.

Enfin, suite à l'épidémie de COVID 19 et aux récentes tensions mondiales, en particulier l'épineuse question de Taiwan, où TSMC produit une part essentielle des semi-conducteurs mondiaux, Intel a décidé en 2024 de séparer son activité entre deux nouvelles entités : Intel Product et Intel Foundry, avec pour ambition de devenir la fabrique de microprocesseurs occidentale de référence située en territoire U.S et Européen...

Cette louable initiative pour contrer de nouvelles pénuries et stabiliser l'approvisionnement, gravement perturbé par la crise sanitaire, et qui pourrait l'être beaucoup plus encore par une invasion chinoise de Taiwan...

Toutefois, Intel traverse actuellement une période trouble de restructuration et d'incertitudes.

En 2024, le chiffre d'affaires était en baisse et les pertes furent importantes. Cependant, il n'est pas exclu que les efforts de l'entreprise portent leurs fruits, notamment sur le secteur de l'IA et le projet 18a, qui vise un finesse de gravure record de 1,8nm, une valeur encore jamais atteinte par le fondeur, et qui pourrait valoir un regain de performances à ses produits.